Roland Malines
Ils ont dit...
(citations et articles de presse)
|
|
date: 2 décembre 2002 de: René Malines <renemalin@aol.com>
"Ça tombe mal, je joue à la maison du Blues ce soir-là et je serai en plein sound-check! Le jour dit, après 3 heures de TGV, je saute dans un taxi : Le taxi me dépose devant la porte du club, et c'est Roland lui-même qui m'ouvre la porte. Accueil très chaleureux de Vincent et de Nadia, très sympathiques maîtres des lieux. Le temps de mettre mon bagage en lieu sûr, le Loup Blanc (Roland, car c'était lui) a rejoint la Meute, son groupe récemment formé - dont le tout nouveau Greenwoodien Djamel Deblouze à l'harmonica - après quelques années passées à jouer en solo. Ainsi, une basse électrique, une batterie et un harmonica entourent désormais la fidèle Martin D28 du frangin. Je n'ai pu résister à appeler notre Maire-rédacteur en chef Oli pour lui faire profiter par téléphone de l'excellente version de One Bourbon, One Scotch, One Beer que le groupe a joué pour clore ses tests de son. Le temps d'avaler un excellent kebab - il y en a encore de très bons à la Plaine à Marseille - et le club se remplit.... à ras bord ! Qui nous fera encore croire que le blues n'est pas "vendeur" ? La Meute ayant d'abord travaillé sur le CD Blues Standards Finger Picking Style de Roland [disponible sur www.loupblanc.net , il faut bien que l'artiste vive !], c'est un répertoire essentiellement constitué des titres du disque augmenté de quelques autres classiques - c'est plus vite appris que des chansons originales - mais remaniés à la sauce Loup Blanc que délivre la jeune formation à un public d'abord charmé, puis séduit, et enfin très très enthousiaste! Il faut dire que si son jeu de guitare est toujours un véritable régal, le chant de Roland, pourtant déjà encensé dans les chroniques du CD, s'est encore amélioré au point que sa voix chaleureuse semble désormais capable de toutes les nuances, tant au niveau de l'harmonie que des sentiments. Autrement dit : gros feeling! Quant à Djamel, il semble le fruit des amours coupables entre le ruine-babines et un haricot sauteur : il est partout, saute en l'air, tombe à genoux au milieu du public, bat la mesure du pied comme un forcené, l'autre jambe tendue en arrière tel un vibrant hommage au grand rocker Gene Vincent, au point qu'il en loupe quelques notes, ce feu-follet! Le public lui pardonne, son énergie et son imagination musicale compensant largement les quelques imperfections du direct. Jean-Charles, bassiste impérial, assure comme un vieux routier du blues avec ses lignes de basse à la fois métronomiques et très mélodiques, le tout servi avec un son bien rond qui vous caresse l'épiderme comme une étoffe de velours précieux alors que Christine, batteuse de la meute, met toute sa vitalité à compenser quelques petites erreurs de jeunesse - elle découvre le blues avec Roland et le club, et elle adore - pour mieux soutenir l'ensemble. Alors que leur prestation touche à sa fin - Roland est déjà en train de remercier l'audience qui, elle, ne l'entend pas de cette oreille et réclame un rappel, j'ai l'agréable surprise d'apercevoir dans la salle la gracieuse Laetitia Gouttebel, alias Tia, mais sans ses Patient Wolves (t'es con, Pin's, t'aurais dû v'nir ! ;). Bien sûr, en fin de set, Roland l'invite sur scène pour un bœuf malheureusement trop court : 2 titres seulement. Je n'avais eu que très peu d'occasions d'écouter la jeune fille : sa participation au CD Jammin' The Blues de Mo & The Reapers et sa prestation au New Morning au côté de Larry Garner. Autant dire 2 fois rien, et pourtant... L'audace de son solo sur le disque et ce qu'elle laissait deviner sur la scène parisienne, malgré une certaine timidité, tout cela m'avait semblé plus que prometteur. Je ne sais si c'est l'ambiance du petit club marseillais, plus proche de l'Art Puces Café que du Méridien à Paris, la chaleur - c'est pas très grand, mais quel monde ! - ou les bières partagées, mais ce soir-là, Tia semble non seulement détendue, mais aussi en grande forme. Impression qui se confirme dès qu'elle se met à jouer. Bien que connaissant les fameux "plans" sur le bout des doigts, elle n'en use qu'avec parcimonie, leur préférant un jeu plus personnel, tout de finesse, sans pour autant dédaigner faire monter la tension quand il le faut. Comme le disait une publicité pour voitures (pardon Laetitia ;) il y a quelques années : "Elle a tout d'une grande". Dès le 1er morceau, son implication nous permet, à nous, public subjugué et ravi, de partager l'intensité de son feeling tout en savourant sa technique bien maîtrisée. Et l'originalité de son inspiration vous fait de ces choses comme seul le blues sait les faire, qui vous colle un sourire large comme ça sur le visage quand il ne vous pousse pas à susurrer des "Oui....ooooh ...mmmmmh" et autres incongruités que l'on trouverait fort déplacées ailleurs que dans un concert ou dans l'intimité d'une relation amoureuse. L'image est peut-être cavalière, voire même osée, et je ne voudrais surtout pas manquer de respect ou simplement mettre mal à l'aise une jeune fille dont je pourrais largement être le géniteur, mais Tia, c'est tout à fait ça : c'est notre petite amoureuse du blues à nous, heureux amateurs français.. Rien de tordu là-dedans, pas d'idée derrière la tête - je vous vois venir avec vos "René, pervers Pépère" ! - non, rien de tout ça. Au contraire, un sentiment charmant - c'est qu'elle en dégage, de la grâce et du charme, la petite Laetitia ! - mêlé de cette profondeur que peut communiquer une artiste qui malgré son jeune âge - encore une idée reçue - a tout compris de ce qu'est le blues et sait parfaitement le communiquer. Bref, un grand moment de pur plaisir, peut-être le meilleur moment de la soirée, malgré la qualité de la prestation du Loup Blanc. Lui-même se met d'ailleurs fort intelligemment à son service en lui prodiguant sur sa Martin des rythmiques ternaires pour mieux propulser les envolées de la petite qui, pour le coup, là, sur la scène - une simple estrade, en fait- de la Maison du Blues, se révèle bien plus grande qu'on aurait pu le supposer. Quant à notre Djamel, il ne pense même pas à intervenir : sa jolie compagne et lui, debout à côté de moi, sont tous deux bouche bée, sans doute pour mieux gober toute cette perfection dont Laetitia et son occasionnel trio marseillais nourrissent l'audience. Un régal! Bref, ceux qui connaissent le blues de Roland savent la qualité de sa musique et ne seront donc pas étonnés du succès de sa prestation - quel public enthousiaste ! - mais tous sont à la fois surpris et enchantés par cette apparition : Laetitia, from Tia & the Patient Wolves. Le lendemain, nous nous retrouvons chez la sœur de Laetitia où celle-ci réside, le temps de son court séjour à Marseille. Roland a bien sûr amené sa Martin, Tia est armée de sa Tacoma, tous deux échangeant parfois leurs guitares, et si le blues a la part belle, le jazz fait aussi son apparition - agréable surprise. Après ses années de picking, Roland n'a rien perdu de ses talents de soliste qui mêle harmonie et mélodie dans un style pourtant réputé peu aisé - et c'est un petit bœuf acoustique que nos deux guitaristes nous ont offert dans l'intimité d'un petit appartement d'étudiants. Mais ça, c'est une autre histoire. Le groupe de Laetitia, Tia & The Patient Wolves a, par ailleurs, sorti une démo 5 titres fort goûteuse dont je vous parlerai bientôt, sans doute dans un prochain numéro de Rollin' & Tumblin' [NDLR: et la Gazette, c'est du poulet? ;-) ]. Mais je ne pouvais attendre une parution au printemps pour vous narrer cette merveilleuse rencontre. Et puis, je ne sais pas, mais j'ai le sentiment que ce qui se dégage de tout ça, entre blues, ambiance bon enfant malgré les moments intenses, amitié, charme et simplicité, vous a un quelque chose tout à fait dans le style de Greenwood, vous ne trouvez pas ? :)
le site du Loup Blanc: www.loupblanc.net
Roland Malines dans la Gazette de Greenwood: |
Elmore D: "A Cognac, j'ai découvert des groupes français que j'aime beaucoup, comme les Marvellous Pig Noise, Miguel M & the Brachay Blues Band qui ont beaucoup d'énergie, Roland Malines pour le côté finger picking."
Les disques du Loup Blanc sont bien arrivés.
Autant te dire que j'ai passé une bonne soirée. C'est la grande classe, a consommer sans modération.
J'apprécie tout particulièrement la façon avec laquelle il s'est approprié le répertoire : c'est cohérent du début à la fin et il ne copie pas.
Il ne nous montre pas qu'il sait jouer de la guitare, ni qu'il sait chanter ; Il chante et il joue tout simplement (du moins en apparence ;-)).
J'apprécie quand la technique est au service de la musique et, dans le cas présent, je trouve que c'est vraiment le cas.
Le disque est rempli de bonnes idées (variées) et de choses nouvelles (pour mes oreilles en tout cas).
En résumé je trouve ça excellent.
Impressions au Coeur d'une Musique Généreuse!
(Chronique du CD "Festival Blues Sur Seine 2000") Le "Blues sur Seine" serpente dans la communauté de Mantes... la jolie, musique vivante! Roland Malines donne le coup d'envoi avec son blues acoustique, saveur typiquement française, appropriation des racines en soi, expression personnelle où les paroles coulent "cool" au rythme des méandres de la musique. Pierre Jobin |
Roland Malines Exercice toujours périlleux de vouloir tout faire soi-même comme Roland malines (un français) : chant, guitare, dobro, arrangement, il faut tenir la route et c'est bien ici le cas ! Du country-blues épuré mais pas simpliste, un jeu de guitare qui refuse la virtuosité ostentatoire mais efficace, swingant, agréable, au service des morceaux. Des morceaux réinterprétés avec une touche personnelle (même si le genre a ses incontournables, « Hesitation Blues » par exemple, pas très éloigné de la version de Ralph Mc Tell). On n'est pas volé non plus par le titre avec des reprises de Rev. Gary Davis, Robert Johnson, Son House, Big Bill Broonzy, Jimmy Cox, Big Joe Williams. Pour le suivant il nous promet des compositions, on l'attend donc, mais pas au tournant, avec bienveillance d'autant que la description qu'il donne du milieu musical (marseillais, et aussi ailleurs !) n'est pas très rassurante : jalousie et mise à l'écart, on est loin du langage universel. Souhaitons lui de réussir techniquement la sortie du prochain. Pour la qualité du contenu, on ne se fait pas de souci ! |
Roland Malines : Blues Standards, Finger-Picking Style. Pas de compo personnelle sur ce 1er opus , mais une telle appropriation de standards ou la chaleur de la voix le dispute à la maîtrise de l'instrument que Roland semble recréer ces titres pourtant déjà connus. |
[...] le dimanche suivant, Roland Malines se produisait seul, privilégiant ses textes poético-humoristiques (du Blues certes, mais Brassens n'est pas loin!)
[...] et c'est Roland Malines qui a remporté le million (de centimes!). Un choix indiscutable même si le scrutin fut très serré avec une sélection d'une telle richesse.
Roland Malines paie son tribut au blues classique avec un CD tout acoustique dévolu aux reprises des grands, de Big Bill Broonzy à Robert Johnson, en passant par Gary Davis, Slim Harpo, Big Joe Williams ou JB Lenoir. On connaît la belle voix chaude de Roland, son talent à la guitare. Cela dit, plutôt qu'en repreneur de classiques, je le préfère en bluesman à texte en français. C'est dans ce style qu'il a été récompensé au festival de Mantes et c'est à mon sens dans ce style qu'il doit s'exprimer, car c'est ce qui fait son originalité. A confirmer. Christophe Mourot |
ROLAND MALINES ****
BLUES STANDARDS FINGER PICKING STYLE LOUP BLANC 001 Malines. Lecteurs assidus de la presse bleue ce nom vous dit sûrement quelque chose. Mais c'est bien sûr, René Malines, l'une des figures de proue de notre excellent confrère et néanmoins ami Travel in Blues. René l'un des médias les plus érudits sur la place de Paris. René toujours à l'aise dans ses santiags avec sa gouaille marseillaise, et la banane toujours vaillante lorsqu'il s'agit d'assurer la coordination d'un boeuf, tout en contenant avec diplomatie les ardeurs des plus mercantiles. Mais rassurez-vous mes amis, le bougre ne vient pas de sortir un C.D, mais c'est son frère prénommé Roland. L'opus s'appelle "Blues Standards & Finger Picking Style" et le résultat est excellent. Roland Malines s'avère être un des meilleurs spécialistes hexagonaux du Finger Picking. Certains rabat-joie penseront à tort que cet album de reprises n'a aucun intérêt. Que nenni, que nenni. Certes, des titres comme "One bourbon, one scotch, one beer", "Crossroads", ou "I'm a king bee" n'ont que très peu de chance de figurer au classement du Hit Machine de M 6 présenté par les deux ectoplasmes au Q.I assez proche de celui d'une huître. Certes, des bluesmen mythiques répondant au nom de Robert Johnson, Slim Harpo, ou J.B Lenoir n'ont aucune chance que le mielleux Michel Drucker déroule le tapis rouge pour leur consacrer une soirée hommage qui serait pourtant amplement méritée. C'est pourquoi Roland Malines a tenu à faire perdurer l'oeuvre de ses pairs qu'il vénère, tout en apportant une certaine fraîcheur, un souffle nouveau, et une énième jeunesse à tous ces classiques immortels de la musique du diable. On ne peut pas dire que Roland soit un néophyte en matière de Finger-Picking. Véritable mélomane qui passa avec succès le concours d'entrée dans la classe jazz du conservatoire, sa rencontre avec un certain Jean-Michel Caradec sera prépondérante pour parfaire le style cher à Marcel Dadi. Oui, l'intéressé est un musicien d'exception qui ne joue pas de la guitare en dilettante entre deux pastis avalés dare-dare sur le vieux port, ou entre deux parties de pétanque sur la Canebière. Comme son nom l'indique, ce C.D de blues standards vous fera passer d'agréables moments. Pour terminer ma chronique, je vous conseille l'écoute de l'unique morceau en français Travailler c'est trop dur, version bien plus intéressante que celle d'un ovin à la chevelure bouclée, qui d'un bêlement geignard s'autoproclamait coeur de rocker ! C.Q.F.D...
|
Roland Malines a une voix. Chaude, profonde. Son accent marseillais (du vrai du pur, qui fleure bon l'anis, la canebière et les parties de pétanque), qui a séduit le public quand il a présenté ses morceaux, disparaît presque quand il chante. Il en reste juste une pincée… juste de quoi épicer son chant d'intonations.. chantantes ! Roland Malines a des textes. Ces textes parlent au public, d'abord parce qu'ils sont en français (ce qui facilite, avouons le, la compréhension), ensuite parce qu'ils racontent des histoires de notre vie, de notre monde. L'histoire parle de lui ou de nous, de notre voisin ou de celui qu'on croise dans la rue. Tout ça est dit avec humour, car il nous fait rire de ce qui donne " le blues ", et c'est parfois décapant, parfois pince sans rire, parfois à double sens, souvent décalé. Le public est hypnotisé, il écoute. Ecoute, voilà le mot-clé : on veut savoir ce qui arrive à Roland quand il est numéro douze dans une équipe de foot, quand il va au carrefour chercher Simone ou quand il invite son ex à dîner pour se rabibocher… Roland Malines a un style. Il le doit à la maîtrise et la compréhension des grands maîtres du picking et du blues acoustique que sont Gary Davis, Big Bill Broonzy, Mississippi John Hurt, Robert Johnson et bien d'autres… Sans oublier Alain Giroux à qui Roland reconnaît devoir beaucoup, dont un mois de travail acharné et une épaule droite luxée pour comprendre comment il faisait ! Il a tout compris, et il le prouve dans son CD "Blues Standards, Finger-Picking Style" où, comme le nom l'indique, il reprend quelques uns des plus grands guitaristes de blues acoustique. Mais il ne les imite pas : il les joue dans le style Roland Malines. Tout ça, ce n'est pas que l'amateur de country-blues et plus particulièrement de picking qui vous le dit, mais aussi le spectateur du tremplin blues de Mantes La Jolie (19 Novembre 2000) où Roland a su faire passer un courant extraordinaire entre lui et un public conquis. Je dis "il a su", mais le terme est sans doute inapproprié, car des choses comme ça ne se calculent pas. Roland Malines a été Roland Malines, sans tricherie, modeste, honnête et sincère, offrant ses chansons au public. Je suis si content qu'un Songster d'aujourd'hui ait été récompensé… ! Et n'oubliez pas, Roland Malines c'est sur www.loupblanc.net Uncle Lee La Gazette de Greenwood |
interview parue dans Travel In Blues n°39: Fervent adepte du blues acoustique et du fingerpicking, Roland Malines égrène ses arpèges inspirés de Gary Davis et Robert Johnson du côté de la canebière. Il sort aujourd'hui son premier album autoproduit. Rencontre avec le Loup Blanc de Marseille. Travel In Blues : Tu as commencé comme guitariste de jazz ? |
Le second site que j'ai sélectionné pour vous est celui de Roland MALINES: http://www.loupblanc.net Roland nous distille depuis Marseille ses blues, en anglais pour les reprises de standards, ou en français pour ses compositions. Son site présente sa biographie et ses albums dont le dernier qui reprend des standards et qui lui a valu d'être remarqué. Jean-Marc Pochereau |
Maria Rita Gauttieri-Tiergo, artiste peintre:
Un courrier écrit par Keith Brown au frère de Roland Malines:
Traduction : " J'ai écouté la cassette de ton frère pendant que j'étais sur la route en France, et je dois dire que j'ai été impressionné. Son jeu est excellent - lui aussi, il peut vraiment m'en remontrer. C'est le genre de jeu dont l'approche est des plus difficiles pour moi. Dis-lui de ma part de continuer comme ça".
Chronique parue dans La Gazette de Greenwood n°13(novembre 1999):
Il y a le blues qu'on peut écouter d'une oreille distraite, celui qu'on peut danser, celui qui accompagne une fête, une joie ou un chagrin, et il y a le blues qui se déguste en tendant l'oreille. Le disque de Roland Malines fait partie de cette dernière catégorie. Une voix naturelle et une guitare acoustique qui joue un picking apparemment simple sont les ingrédients de cet album composé de 13 titres puisant dans les répertoires aussi variés que ceux de Big Bill Broonzy, Gary Davis, Robert Johnson, Big Joe Williams, J.B. Lenoir, Slim Harpo, Amos Milburn, Jimmy Cox! Le tour de force de Roland Malines est d'avoir pu reprendre les maîtres cités sans se contenter de les copier, mais en les adaptant à son propre style. Un style qui a pu être comparé à celui de Mississippi John Hurt, comme l'a écrit Etienne Guillermond dans la note de pochette du disque, ce qui est vrai tant les points communs sont évidents : il n'y a pas de tour de force technique, mais un jeu pur et chaud, une voix qui chantonne plutôt que de crier... Comme pour Mississippi John Hurt, cette apparente simplicité cache un jeu de guitare tout à fait subtil. C'est à ce blues là que ressemble celui de Roland. La variété des titres et de leurs origines n'empêche pas une grande unité d'ensemble pour cet album qui s'écoute d'un bout à l'autre, si possible en sirotant un bon verre de whisky, sans jamais se lasser de cette guitare et de cette voix. C'est l'exemple même de démonstration de la force d'une guitare acoustique: seule avec une voix, elle peut créer un univers musical passant de la mélancolie au boogie swingant, en passant par la ballade cajun ou le ragtime, et en allant flâner dans le Delta (du Mississippi) ou le Piémont (côte Est des USA). Un disque qui plaira donc aux amateurs de blues et/ou de guitare acoustique, le genre de production qu'on ne trouve plus beaucoup dans les bacs des disquaires... A quand une distribution? Uncle Lee La Gazette de Greenwood |
Article paru dans "Travel In Blues" n°21 (Octobre 1998):
Roland Malines Autoproduit Nous vous avions déjà parlé de Roland Malines dans un précédent Travel. Il récidive aujourd'hui, seul avec sa guitare. Est-il utile de dire qu 'à Travel nous avons une faiblesse particulière pour cet artiste qui nous rend régulièrement visite depuis les tous débuts de l assoc' ? Roland se signale avant tout par ses qualités de guitariste. J'aime beaucoup son jeu en finger picking car, à l 'inverse d autres musiciens qui vont jouer sur la virtuosité, lui privilégie les silences, la retenue, les sous-entendus. Cela donne une fraîcheur toute particulière à sa musique, surtout dans les morceaux lents. Ecoutez par exemple sa version de Nobody Knows You When You're Down And Out. Autre qualité : Il ne reproduit pas les morceaux qu'il a appris mais en donne sa propre Iecture, ainsi sur I'm A King Bee de Slim Harpo. Parmi les autres moments agréables de ce CD, j'ai beaucoup aimé Crossroads, Hesitation Blues, Cocaine Blues ainsi que Piccolo Ragtime Blues. Si vous en avez l'occasion, laissez donc traîner une oreille sur ce disque... Philippe Sauret |
Chronique parue dans "Bluesboarder" n°46 (Juillet 1998):
Roland s'est lancé avec ces 13 titres dans l'exercice difficile d'un country blues simple et dénudé. Je dis difficile car "l'ambiance" rurale doit être présente un minimum, mais surtout le sentiment dont l'auteur est imprégné face à ces reprises. Ce blues dépouillé sert admirablement sa voix "explicative" assez proche d'un Bill Deraime dans la diction. Son jeu de guitare délié assure aussi bien dans les titres demandant de la dextérité ("Piccolo Ragtime blues") que dans les morceaux tirant vers le folky blues ("Travailler c'est trop dur"). Et pas de problème non plus au niveau du goulot... comprenez le petit tube pour assurer la slide sur quelques titres. J.B. Lenoir et son Mojo Boogie insite Roland à s'exciter quelque peu (manquerait plus que ça) pour finir sur un "Hesitation Blues" superbe au fingerpicking. Dominique Bouffart |
Article paru dans "Travel In Blues" n°10 (Juin 1997)