Roland Malines est né le 14 Septembre
1953 à Marseille. Elevé au sein d'une famille de mélomanes, il est très tôt
attiré par la musique. Malgré les goûts très éclectiques de ses parents – du
classique au musette en passant par le flamenco, la musique tzigane et le jazz,
sans oublier les disques de rock & roll de Robert, son frère aîné – ce
n'est qu'à l'âge de 14 ans, alors qu'il découvre le blues, qu'il se mettra à la
guitare. Les musiciens qu'il écoute le plus volontiers sont, entre autres,
Johnny Winter et Rory Gallagher. Nous sommes en 1967. Très vite, Roland va
s'intéresser aux origines de cette musique. Il fait l'acquisition de deux
compilations qui vont profondément le marquer : l'une, un double LP réunissant
les plus grands bluesmen afro-américains d'avant-guerre, l'autre, une
collection des meilleurs morceaux du label anglais Blue Horizon au titre
évocateur: Super Duper Blues.
C’est ainsi que son jeu va s'améliorer, lui
permettant des chorus en double cordes ou en accords que beaucoup de jeunes
guitaristes marseillais lui jalouseront. Sa rencontre avec Jean-Michel Caradec d'abord voisin
puis très vite ami, va être déterminante. En effet, "Jami" pratique
le style finger-picking avec beaucoup de talent, ce même style qui a fait la
réputation de Marcel Dadi. Pour Roland, ce sera une véritable révélation.
Entretemps, après avoir découvert la musique Country, à l'âge de 20 ans, il découvre Wes Montgomery, Kenny
Burrel, Joe Pass ou René Thomas, pour ne citer que les plus importants. Il
passe avec succès le concours d'entrée dans la classe jazz du conservatoire,
alors dirigée par Guy Longnon, multi-instrumentiste de renom, et
entreprend de parfaire son jeu en prenant des cours avec un professeur de
guitare jazz. Il poursuivra dans cette voie jusqu'au début des années 80,
époque à laquelle il se rend à l'évidence : dans toutes les musiques qu'il a joué ou aimé jusqu'alors,
ce qu’il préfère, le commun dénominateur, c'est encore et toujours le blues.
Appréciant autant Bill Deraime et Benoît Blue Boy que leurs homologues
américains, il traverse plusieurs formations plus ou moins éphémères pour
finalement former un duo de guitares acoustiques, Mojo Hand, avec Jeff Navennec, excellent guitariste
et chanteur. Roland chante aussi, joue de l'harmonica (depuis plus de 30 ans)
et en profite pour développer son jeu
en slide, après s'être remis au finger-picking. Alors qu'il avait commencé à
écrire ses propres chansons dans les années 70, il a ensuite plus ou moins
délaissé cette activité pour mieux se concentrer sur son travail
d'instrumentiste.
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Keith Brown, Roland et René Malines (photo deGuy Benech)
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Il va se remettre sérieusement à l’écriture pour se composer
un répertoire personnel en français qui vient s'ajouter aux standards auxquels
il a appliqué ses propres arrangements, se créant ainsi un son bien à lui. Se
produisant seul aujourd'hui, c'est un artiste apprécié qui a reçu le soutien de
ses collègues musiciens avec lesquels il ne dédaigne pas "taper le
bœuf", ainsi que de la presse spécialisée pour son album autoproduit
Blues Standards
Finger Picking Style. Entretemps, il participe à l'aventure de
La Maison du Blues, 9, Rue Horace Bertin à Marseille depuis la création de ce
club/école de blues où il intervient tant comme artiste que comme professeur de
guitare acoustique blues. En attendant l'enregistrement d'un album de ses compositions
qui lui ont valu de remporter le
Prix Spécial de la Fondation de la Postepour les
meilleurs blues en français au Tremplin du Festival Blues sur Seine en 2000 ,
on peut découvrir son talent sur les compilations
Blues Against Racism (label On A Faim),
Festival Blues sur Seine Tremplin 2000 (hors commerce) et
Toulon City Blues (hors commerce).
Il vous propose aujourd'hui ces quelques facettes de son talent : à vous
d'apprécier.